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LA LETTRE DE L'INTELLIGENCE ECONOMIQUE ET STRATEGIQUE © . ARCHIVES | | | | Sommaire des Lettres Intelligence Economique et Stratégique | | LETTRE IES n°5 - Nouvelle formule - JANVIER-FEVRIER 2002 | | | SOMMAIRE L'agendates Les dates à retenir et vos rendez-vous à planifier de février à avril 2002 Formations-Cursus DESS INFORMATIONS STRATEGIQUES ET INNOVATION TECHNOLOGIQUE à l'Université d'Angers - ISTIA LICENCE PROFESSIONNELLE VEILLE INFORMATIVE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE (IUT de Paris - 75016 Paris )
Vu et entendu ...pour vous La Tribune du Club IES de l'IAE
ACTUPRO Corruption et risque pays Corée du Sud : déclaration de guerre à la corruption
Hacking, protection des données La 1ere école pour hackers à Paris Quid de la protection des entreprises européennes Piratage et économie Warez = terroristes Fusils d'assaut contre sites web Hacking et vols à répétition chez Big Ben Kim Shmitz alias Kimble arrêté en Thaïlande La cybercriminalité en 2001 Risk Technology lance un site sur la sécurité informatique
Cybersurveillance, Vie privée La vidéo-surveilance , c'est bidon... Isee ou l'art de ne pas être vu
ActuPro Flash L'Adit annonce le lancement de ScienceTech Basse-Normandie L'association francaise des conseils en lobbying se dote d'un nouveau Président Cybion refond son site de veille économique Documentation : entretien avec Françoise Chapron
A la une Presse et Web en revue Digimind se lance dans la veille strategique on-line (Archimag) Intelligence économique et K.M les deux font la paire (Archimag) K.M and human nature L'innovation boostée par la gestion ds connaissances ( Informatiques Mag) Premiere étude Delphi sur la gestion des connaissances Soft kills can save your K.M program The Top 12 priorities for competitive intelligence Rubrique internationaleaire L'américain Northern Light change de cap Le dico glossaire Les mots du multimedia
Sites et livres du mois L'intelligence économique : comment donner de la valeur concurrentielle à l'information ( B.Martinet et Y.M Marti - Nouvelle édition) L'entreprise média et les contenus en ligne (Collectif- La Mine) Lire, écrire et penser...dans la société de l'information Le site du mois : Le LERIEC
Outils et Stratégies de recherches d'information Strategies de recherches d'information sur internet Le portail juridique Le portail des TIC Testez vos connaissances sur les outils de recherche Google reconnu meilleur moteur anglophone Ask Jeeves s'émancipe | | | LAGENDATES Février Du 4 au 8 février à Cannes Milia 2002 - Salon du contenu multimédia Renseignements et inscriptions sur http://www.milia.com/ 14 et 15 février 2002 Au Cnit, Paris La Défense Deuxième Forum international de la gestion de la recherche, de l'innovation et des technologies Les Echos organisent ce forum - en partenariat avec le ministère de la Recherche et le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie - avec le concours de l'Anvar, Cap Gemini Ernst & Young, France Telecom R&D, Partech International SA, Lucent Technologies, Inpi, CEA, CNRS, Inra, l'ANRT, Eirma... Pour vousinscrire Contact Les Echos : Isabelle Guillet - Tél. : 01 49 53 67 48 Contact Anvar : Anne Longhini (direction de la promotion de l'innovation, événementiel)
haut de page 14 février 2002 Conférence : L'information/la désinformation, comment l'entreprise doit-elle communiquer et se protéger de la désinformation sur internet ? Animatrice Odile Ambry (Vice Président ISOC France) Lieu : Amphi Mercure - 27 av de Friedland - 75008 Paris infos : http://isoc.noonet.com/isoc-ccip/programme.php Du 25 au 27 février à Monte Carlo METAmorphosis - Conférence annuelle du Meta Group Renseignements et inscriptions sur http://www.metamorphosis-europe.com/ Mars Salons Paris 11 et 12 mars 2002 Point Doc 2002, congrès annuel des professionnels de l'information Les Rencontres d'Affaires organisent pour la quatrième année consécutive, POINT DOC 2002, le congrès annuel des professionnels de l'information qui se déroulera à Paris du 11 au 15 mars 2002: 1 Séminaire d'actualité, les 11 et 12 mars 2002 "Documentalistes : renforcez vos positions au cur des nouveaux circuits de l'information". - Tout savoir sur les nouveaux modes de relation à l'information. - Focus sur quatre nouvelles exigences documentaires : rentabilité de votre budget, retraitement de l'information, actions de communication, qualité. - Intranet, portail : comment vous positionner dans un processus de Knowledge Management ? - Toute l'actualité juridique et les nouveaux outils documentaires 10 formations methodologiques et pratiques Vous pouvez également envoyer un mail pour recevoir le programme détaillé de la manifestation à giraud@lra.fr avec comme objet " VM POINT DOC 2002
Paris CNIT La Defense du 12 au 13 mars 2002 PROGIMARK Salon de la gestion de la relation client 26 - 27 - 28 mars, Paris Expo, Porte de Versailles La SETI 2002 : la Semaine Européenne des Technologies de l'Information réunit 12 salons - FIHT Comdex, Online, e-Crm, Netsec, Micad. pour ne citer qu'eux! 1.500 exposants, 150.000 visiteurs et plus de 100 conférences! mailto:seti@infopromotions.fr http://www.silicon.fr/seti2201 Conférences, stages, séminaires et formations Paris le 12 et 13 février 2002 Benchmark Institut : le 12 - Forum( 8h à 17h15) : les meilleures pratiques, les solutions, les coûts le 13 février (de 9h à 17h30) : Sécurité : menaces, audit et protections Contact : forum@benchmark.fr Paris 14 février 2002 Séminaire ADEST - 60 Bd St Michel 75006 Paris à l'Ecole des Mines Thème : accésà la recherche scientifique en ligne et cybermétrie Consultation du serveur de l'Adest : http://www.upmf-grenoble.fr/adest/ A l'Atelier - Immeuble BNP Paribas 5 avenue Kléber 75116 Paris
12 fevrier 2002 à 16 heures Comment mieux valoriser et exploiter la connaissance client Animé par Lurent Litti V.Président de Ogilvy One 19 février 2002 à 9 heures Faire du Knowledge Management - vraiment, simplement, durablement Animé par Marc Van Lier, directeur Général de Atao (www.atao.com) Pour s'inscrire contacter Isabelle Leguillon (ileguillon@atelier.fr) Tél : 01 46 67 35 21 haut de page 19 février à Paris La Défense Gestion de contenu Web Séminaire gratuit organisé par Merant Renseignements et inscriptions sur http://www.merant.com/seminaireparis PARIS - 26 février 2002 -Organisé par Futuribles International "Les perspectivesgéopolitiques et géo-économiques mondiales à l' horizon2010 et 2025" animé par Jacques Lesourne, président de Futuribles International, ancien professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM),ancien directeur du journal Le Monde. Inscriptions et renseignements : Laurence Faupin Futuribles International - 55, rue de Varenne 75341Paris Cedex 07 Tel (33) 01 53 63 37 73 - Fax (33) 01 42 22 65 54 E-mail : forum@futuribles.com Site internet : www.futuribles.com Mars 2002
Le jeudi 7 mars 2002, à 19h30, à l'IAE de Paris Le Club Juridique et Fiscal & le Club Intelligence Economique et Stratégique de l'IAE de Paris vous invitent a leur prochaine conférence : "Droit de l'Internet & Intelligence Economique" par Maître Eric Barbry Présentation de l'Intervenant : - Maître Eric Barbry est avocat à la Cour d'appel de Paris. - Directeur du département Internet du Cabinet ALAIN BENSOUSSAN-AVOCATS. - Président d'honneur et co-fondateur de l'Association CYBERLEX. - Co auteur du Que sais-je ? intitulé " Le droit du multimédia, du Cd-Rom à l'Internet ", et auteur de nombreux articles sur le droit du multimédia et le droit de l'Internet. Thèmes abordés : 1/ Le droit de l'Internet. 2/ Comment mettre en place une dynamique d'intelligence économique en toute légalité ? 3/ Comment lutter contre l'intelligence économique des concurrents par le droit ? Réservation obligatoire auprès du secrétariat de l'AAE IAE (aaeiaep@club-internet.fr ) ou sur le site http://www.aaeiae-paris.asso.fr/clubies.html (formulaire en ligne) Une participation de 6 euros (adhérent à l'AAE IAE, étudiants) et 12 euros (non adhérent) est demandée.Un buffet sera offert après la conférence. Pour tout renseignement complémentaire contacter Amelle Benali / Responsable du Club Juridique et Fiscal / benali_75@yahoo.fr Jérôme Bondu / Responsable du Club IES / jeromebondu@hotmail.com http://www.aaeiae-paris.asso.fr/clubIntelligenceEconomique.html IAE de Paris : 21, rue Broca. Paris 5ème M° : Censier Daubenton (lieu sujet à modification)
haut de page Paris - mars 2002 Colloque virtuel " e-text, Ecrans et réseaux, vers une transformation du rapport à l´écrit La Bibliothèque publique d'information du Centre Pompidou, l´Institut Jean Nicod (C.N.R.S. et > E.H.E.S.S.), l'association EURO-EDU et GiantChair, Inc., organisent depuis le 15 octobre 2001 jusqu'en mars 2002 un colloque trilingue (français, italien, anglais) entièrement virtuel autour des effets des NTIC sur nos rapports à l´information et à l´écrit. Pour plus d'informations, voir le site susmentionné Paris - 8 mars 2002 Collège Polytechnique Optimiser la valeur de vos clients : l'apport d'Internet 12 et 13 mars 2002 (ainsi que les 5 et 6 février 2002) Cybion : séminaire sur la veille et la recherche sur Internet : Strategies et Techniques Pour toute inscription consulter le site de cybion : www.cybion.fr Lieu : Bateau l'Admiral - Boulogne Port du Pont de St Cloud Paris 11-12 mars 2002 par HEC Mettre en place un système d'intelligence et de veille Futuribles International organise : PARIS - 6 et 7 mars 2002 - "Prospectivesocio-démographique : Tendances et incertitudes majeures, enjeux sociaux, économiques et politiques enEurope à l'horizon 2010 et 2030" avec Hugues deJouvenel, directeur général du groupe Futuribles, et Alain Parant, chercheur à l'Institut national d'étudesdémographiques (INED). PARIS - 27 et 28 mars 2002 - Séminaire organisé par Futuribles International avec le LIPS du CNAM "Méthodes et outils de la prospective stratégique", le GERPA et Proactivité Conseil avec François Bourse,directeur à Proactivité Conseil, Pierre Chapuy, directeur d¹études au Gerpa, Michel Godet, directeur du Laboratoire d'Investigation Prospective et Stratégique (LIPS), Hugues De Jouvenel et Jacques Lesourne, Futuribles. Inscriptions et renseignements : Laurence Faupin Futuribles International - 55, rue de Varenne 75341Paris Cedex 07 Tel (33) 01 53 63 37 73 - Fax (33) 01 42 22 65 54 E-mail : forum@futuribles.com Site internet : www.futuribles.com Autres formations : Paris - La Défense 28 mars, 9H - 11H, Intranet RH : l'intranet comme clé de réponses aux nouveaux enjeux de la fonction RH, présentation d'une solution opérationnelle http://www.silicon.fr/cognicase2201 Formation (LRA) "La veille automatique sur Internet", animée par Henry Samier et Victor Sandoval. Plus d'infos http://www.lra.fr/internet/html/pa08.html Maîtriser les aspects juridiques de la documentation animée par Maître Laurence TELLIER-LONIEWSKI, Alain BENSOUSSAN et Maître Yann BREBAN, Alain BENSOUSSANles 13 et 14 mars 2002 et les 11 et 12 juin 2002 Manager et positionner votre service Information-Documentation animée par Jean MICHEL, Consultant en management de l'information et de la documentation et Conseiller du Directeur, Ecole Nationale des Ponts et Chaussées et Florence MUET, Cabinet Information & Management les 13, 14 et 15 mars 2002 le 19 juin 2000 et les 17 et 18 juin 2002 Mettre en place une cellule de veille animée par Josette BRUFFAERTS-THOMAS, PDG, COMPETITIVE INTELLIGENCE MANAGEMENT et Boris BOHER, Directeur, BB&J CONSULTING et Gérald NAVARETTE, associé confondateur, DIGIMIND les 13 et 14 mars 2002 et les 13 et 14 juin 2002 Avril Par Futuribles International - séminaires 9 et 10 avril 2002 La prospective territoriale et le développement local 24-25 avril 2002 Strategie et management dans l'economie de l'immateriel. Innovation et competitivité globale. Programme et conditions détaillées sur www.futuribles.com ou sur demande à Laurence Faupin. tél : 01 53 63 37 73 - E-mail : forum@futuribles.com haut de page FORMATION-CURSUS ( I. Delamare) DESS INFORMATIONS STRATEGIQUES ET INNOVATION TECHNOLOGIQUE ( Université d'Angers - ISTIA) Objectif : Cette formation vous permet de devenir des Spécialistes de l'Information Stratégique et de vous insérer dans la vie professionnelle en tant que chefs de projets T.I.C et intranet, chef de projet groupware, cyberveilleurs, consultants en système d'information, knowledge manager. Formation : 65% des enseignements sont pratiques et 35% sont théoriques. Différents enseignements sont développés : - L'entreprise et son environnement - L'intelligence innovation - Méthodologie de recherche, d'analyse et de gestion des informations - Les nouvelles technologies de l'information - Management des projets Public/Conditions d'accès : Diplôme Bac + 4 ou équivalent (maîtrise, IUP) Diplôme d'Ingénieur - Dossier, entretien et épreuve écrite Lieu /Coordonnées : Université d'Angers ISTIA INNOVATION 62 avenue Notre Dame du Lac 49045 ANGERS CEDEX 01 É 02 41 22 65 43 - Fax : 02 41 22 65 41 http://www.univangers.fr/formation.asp?ID=GDSINF1&langue=1
LICENCE PROFESSIONNELLE VEILLE INFORMATIVE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE ( IUT de Paris - 75016 Paris )
Objectifs/formation : Dans les secteurs scientifiques et techniques accéder à la bonne information est essentiel, maîtriser les outils et les méthodes pour le faire devient indispensable. La licence professionnelle forme ainsi des professionnels capables - d'analyser les besoins et les demandes d'informations - de rechercher et sélectionner les sources les plus adaptées à cette demande - de contrôler la validité et la qualité des informations collectées - de fabriquer et distribuer des produits de prestations documentaires électroniques ou papier - d'utiliser les outils logiciels disponibles sur les réseaux intranet, internet. La licence permet l'accès aux professions de l'information et de la communication (veilleur, recherchiste, cyberdocumentaliste, chargé de produits documentaires) ou de passer les concours de chargé d'études documentaires de la fonction publique. Public : Etre titulaire d'un diplôme universitaire de 1er cycle universitaire ou équivalent à caractère scientifique et ou technique ou une formation de 1er cycle en sciences ou technologies de l'information et de la communication. Lieu /Coordonnées : UFR - Université René Descartes IUT de Paris 143 avenue de Versailles 75016 PARIS TEl : 01 44 14 45 90 Fax : 01 44 14 45 http://www.cido.univ-paris5.fr/licpro/veille.html
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| VU ET ENTENDU... POUR VOUS La tribune du Club de l'I E S de l'IAE La rubrique du Club de l'IES de l'IAE... ---------------------------------------------- Rappel des cycles de conférences du Club IES de l'IAECycle 1 : les réseaux humains. - 19 septembre 2001 : conférence de Daniel Rouach sur "la gestion des réseaux humains". - 11 décembre 2001 : réunion de travail animée par Danièle Bretelle-Desmazières sur "le partage des connaissances en entreprise". - 14 février 2002 : deuxième réunion de travail sur "le partage des connaissances en entreprise". - 15 avril 2002: réunion de travail animée par Alexandra Laferrière sur "les réseaux et le lobbying".
Cycle 2 : le benchmarking et l'audit de l'IE. - 8 novembre 2001 : conférence de François Jakobiak sur "le benchmarking des pratiques d'Intelligence Economique". - 29 janvier 2002 : conférence de Bernard Besson et Jean-Claude Possin sur "l'audit d'Intelligence Economique".
Cycle 3 : le droit et l'Intelligence Economique - le 7 mars 2002 : conférence d'Eric Barbry sur " le droit de l'Internet, et l'Intelligence Economique ". - le 2 octobre 2002 : conférence de Christian Fremaux sur " la responsabilité civile et pénale des dirigeants ". Pour plus d'informations, consultez notre site internet : http://www.aaeiae-paris.asso.fr/clubIntelligenceEconomique.html haut de page Compte rendu éditorial de la conférence du 29 janvier 2002 de MM. Bernard Besson et Jean-Claude Possin sur "l'audit d'Intelligence Economique". Présentation des intervenants Bernard Besson & Jean-Claude Possin sont co-auteurs de L'audit d'Intelligence Economique, et Du renseignement à l'intelligence économique, Ed. Dunod, année 2001.
M. Besson est membre du bureau élargi de l'Association Française pour le Développement de l'Intelligence Economique (AFDIE), et dans ce cadre, a participé à l'élaboration du référentiel de l'Intelligence Economique. Membre associé au CISP, il est commissaire divisionnaire au ministère de l'Intérieur et membre du Centre d'études et de prospective stratégique. Il enseigne l'intelligence économique à Marne la vallée, et est l'auteur de plusieurs romans policiers, le dernier en date " Le matin des Justes ", vient de sortir aux éditions N°1.
M. Possin est commissaire divisionnaire honoraire de la Police nationale, il a été membre du cabinet d'audit et contrôle de l'IGPN(1). Il est vice-président du groupe d'intelligence économique de l'IHESI(2) et exerce en tant que conférencier. M. Possin est par ailleurs consultant d'entreprise dans le domaine de l'intelligence économique et de la sûreté/sécurité.
Résumé de la conférence Le système d'IE(3) d'une entreprise n'a pour objectif " que la production de connaissances nouvelles par la fabrication de questions précises et utiles. " Pour cela, l'IE fera appel à " la mémoire " de l'entreprise et aux réseaux humains qui la parcourent. Les informations recueillies seront ensuite validées et analysées pour en extraire des réponses, puis de nouvelles questions, tout cela formant un cycle " vertueux ", qui doit être orchestré et " maîtrisé " par le délégué général à l'intelligence économique. Comme tout domaine, la validité et la pérennité du système d'IE dépend de sa capacité à être jugée, jaugée, donc mesurée. C'est l'objectif de l'audit de l'IE, qui nous a été présenté lors de la conférence du 29 janvier 2002 au Club IES.
L'intervention de MM. Besson et Possin se découpe de la manière suivante : 1 : Présentation du cycle de l'IE - Les éléments fondamentaux de l'IE - La mémoire - Les réseaux - L'analyse - La maîtrise
2 : Audit de l'IE haut de page Introduction
On parle beaucoup d'Intelligence Economique, commencent par dire nos conférenciers. Il existe beaucoup de littérature sur les différentes manières de construire et d'animer un dispositif d'IE, il existe de nombreuses formations dans ce domaine... Néanmoins l'IE quelque soit sa pertinence, quelle que soit son aspect novateur, ne pourra faire souche dans les entreprises que si l'on peut en mesurer les effets. Un domaine, quel qu'il soit n'existe que si l'on peut le mesurer ! D'où l'importance et l'intérêt de la conférence de ce soir qui a pour objet de nous présenter les bases essentielles de l'Audit de l'Intelligence Economique. MM. Besson et Possin nous présentent l'IE de manière très " humble ". L'IE existe depuis que l'économie existe. Ce domaine n'a rien en soi de spécial, si ce n'est qu'il met le doigt sur le moteur du changement : la prise de conscience de l'ignorance ! Et M. Besson d'ajouter cette formule volontairement provocante " L'IE est faite pour les entreprises qui sont capables d'ignorer ". Ceux qui savent tout, n'ont pas besoin d'IE.
La véritable fonction de l'IE est d'amener une question. Cette question amène des réponses, qui elles-même amènent d'autres questions, puis d'autres réponses... Ainsi est enclenché un cycle de questionnement. Or c'est ce cycle qui peut et doit se mesurer. L'important ne réside pas tant dans les réponses que l'on reçoit, mais dans les questions que l'on se pose. Car de la question dépend la réponse. 1 - Présentation du cycle de l'IE
1.1- Les éléments fondamentaux de l'IE
Présentation du cycle : Comment faire surgir de l'entreprise les bonnes questions ? Tel est le challenge qui se pose à l'entreprise qui veut entreprendre le cycle de l'IE. Les questions naissent de l'ignorance et des besoins, les réponses doivent surgir de la mémoire, et des réseaux de l'entreprise. Mémoire et réseaux étant pris au sens large. " La mémoire " contient des informations écrites, et les réseaux des informations orales. Chaque fois que des informations sont recensées, extraites puis validées, il est important d'en vérifier la pertinence. D'où l'importance de l'analyse. Le rôle de la maîtrise est de coordonner l'action des trois fonctions précédentes: la mémoire, les réseaux et l'analyse, l'intelligence économique collective mutualisant les connaissances. Qui est impliqué ? Qui en a la charge ? Tout le monde doit-être impliqué dans la dynamique de l'IE. D'ailleurs nos conférenciers reviennent sur le fait que l'IE existe déjà de manière " latente " dans toutes entreprises. La nouveauté réside dans la vision organisée et rationnelle du questionnement de l'entreprise sur elle-même. Ce cycle peut être général à toute l'entreprise, mais il reste applicable à un département, un service ou un atelier. Il n'y a pas de règle. L'important est que les différentes actions d'IE soient reliées entre-elles.
1.2- La mémoire
Pour se poser les questions pertinentes, il faut donc faire appel à la mémoire de l'entreprise. Pour reprendre l'expression très imagée de nos conférenciers, la mémoire c'est avant tout une " curiosité ". Pour aller rechercher les informations qui vont permettre de déboucher sur un questionnement utile, il est possible de coupler audit interne et externe, les deux actions étant complémentaires : - L'audit interne est nécessaire, car pour ce travail d'introspection, il est nécessaire d'aller à la rencontre des collaborateurs qui sont au cur de l'entreprise, et en possèdent tous les arcanes. - L'audit externe est nécessaire, car les informations de l'entreprise sont aussi hors de l'entreprise : auprès des fournisseurs, des clients... La curiosité étant la force qui permet le croisement des informations qui sont mémorisées. M. Possin en profite pour rappeler brièvement le travail important qu'il y a à faire autour de l'information. Une information utilisable (ou un renseignement) est un produit élaboré, qui a subi un certain nombre de traitements (sélection, recensement, tri, expertise, validation, analyse, édition, diffusion, etc.). L'information coûte cher. " Fabriquée " par l'intelligence économique d'entreprise, elle devient un produit à haute valeur ajoutée et une des premières fonctions de l'audit est de le faire comprendre. On croit être entouré d'informations gratuites, alors que ce ne sont bien souvent que des " bruits " parasites. A partir du moment où une information est gratuite, publique et accessible aux concurrents, la posséder ne représente qu'un avantage concurrentiel limité.
1.3- Les réseaux
Le questionnement provient aussi de la qualité des réseaux auxquels on peut faire appel. Pour cela, il faut au préalable les connaître. Un réseau, c'est d'abord partager un langage, commence M. Besson(4). Là encore l'IE n'apporte rien de nouveau, si ce n'est de mettre le doigt sur l'importance des réseaux (qui préexistaient avant la naissance du concept de l'IE, s'amuserait-on à dire), et surtout tenter d'en dresser une cartographie. Rien de plus délicat qu'un réseau humain ! Impossible à saisir ou à cerner entièrement, très difficile à créer... Le réseau des employés de l'entreprise est pourtant une matière essentielle de l'IE. Après avoir cartographié les réseaux internes, il faut les lier avec les réseaux externes. C'est un travail extrêmement lourd. L'objectif est d'identifier les compétences intérieures et extérieures pour s'avoir à qui s'adresser... Il existe différents types de réseaux : réseaux de compétences, réseaux de circonstance(5), de langage, etc. 1.4- L'analyse
Une fois collecté l'ensemble des informations utiles au questionnement, vient la phase d'analyse. Toutes les informations trouvées sont données à la mémoire qui va dire à qui s'adresser. L'IE ne fait rien d'autre que de donner le choix entre différents moyens pour rechercher des réponses à des questions. Une bonne analyse, c'est une polémique, une discussion. Dans ce cadre, et pour échapper à la culture d'entreprise, voire à la " consanguinité intellectuelle ", il peut être utile de faire appel à un regard extérieur (moyennant des principes élémentaires de sécurité). Car une information en soi n'a aucune valeur. Ce qui donne de la valeur, c'est le lecteur. Plus il y a de lecteurs plus elle prend de la valeur " ajoutée ". L'information est la seule matière dont la valeur croît par enrichissement successif quand on la partage, nous rappelle-t-on.
1.5- La maîtrise Pour nos orateurs, l'IE est un " système ". Les termes " service " ou " cellule " n'ont pas leurs faveurs, car ils leur reprochent une connotation d'enfermement ou de repli sur soi. La direction de ce système doit être confiée au " patron ", car c'est celui qui a la vision la plus complète de la mémoire de l'entreprise, car il est à la tête de tous les réseaux, car c'est vers lui que convergent les analyses stratégiques les plus importantes. Mais voilà, ce dernier n'a souvent pas le temps de s'en préoccuper, et les termes d'Intelligence Economique ne lui évoque généralement rien de très précis. Donc, il doit déléguer l'IE ! Le candidat idéal, à cette délégation doit-être en place depuis longtemps, bien connaître la culture de l'entreprise et être proche du PDG (la confiance du PDG envers lui " prime sur sa compétence "), avoir un pouvoir certain, de la légitimité et de l'autorité. Quant à l'appellation du poste en question, MM. Possin et Besson proposent l'expression " délégué général à l'IE ". - Délégué, car il a reçu une délégation du PDG. - Général, car l'IE s'intéresse à tous les domaines de l'entreprise, et s'adresse à tout le monde. La diffusion des notions de base de l'IE doit se faire de manière simple, concrète et parlante. Si on assimile l'IE à de l'espionnage, si on fait trop compliqué, ou trop théorique, si on laisse penser que cela va bouleverser l'organigramme de l'entreprise, ce sera un échec ! Autre problème, l'entreprise est une structure pyramidale (cloisonnée verticalement ou horizontalement), tandis que le système d'IE est un cycle. Tout ceci pour conclure que l'IE ne se met pas en place à partir d'une note de service ! Sa mise en place qui suppose de l'éthique est plus complexe et passe par une incarnation. L'IE doit être associée à une personne qui peut impulser des modifications et des aménagements nécessaires et en ce sens, c'est aussi un acte de management ! Le délégué général à l'IE, qui connaît en principe bien l'entreprise, doit pourtant commencer son travail par un audit. Car les dépenses en information, les menaces et les opportunités ne sont pas des choses que l'entreprise à l'habitude de quantifier. 2 - L'audit de l'IE Cette seconde partie de la conférence consacrée plus spécifiquement à l'audit de l'IE, commence par un avertissement : L'audit d'un tel domaine est extrêmement compliqué et demande un investissement et un savoir faire particulier ! Pour l'avoir pratiqué, nos intervenants nous en présente les grandes lignes. L'audit de l'IE est comme tous les audits, découpé en trois phases : - constat, - diagnostic, - préconisation.
Un audit de l'IE débute dans 95% des cas, sur des aspects de sécurité ou de sûreté (vol d'informations ou de données, d'intrusions informatiques, etc.). La grande tendance dans le domaine de la sécurité est de mettre protection sur protection, nous explique M. Possin. C'est à qui mettra les grilles les plus hautes, le système de badge le plus performant, le système de gardiennage le plus sérieux, etc et tout cela souffre souvent d'un manque de vision globale et de cohérence ! Plutôt que de se blinder, l'intelligence économique donne de la vision et du sens aux actions mises en place, elle permet de voir " d'où viennent les flèches ? ". Et pour filer la métaphore : qui tient l'arc ? Qui a déjà reçu des flèches, quand et pourquoi ? Donc, encore une fois, le salut vient de la capacité à analyser les situations et à se poser les bonnes questions ! La protection se transforme alors en prospection, prévention, sensibilisation, formation et information. L'audit d'IE permet de recenser et de calculer le coût du savoir informationnel qui " irrigue " l'entreprise : Cela pourra commencer par le repérage de ce que M. Possin appelle les Flux Informationnels Spécifiques (FIS). Ces flux étant l'ensemble question/réponse (Q/R), les réponses reçues à une question spécifique, posée à la " mémoire " de l'entreprise, via la " maîtrise ". En fin d'année l'addition de tous les FIS fournit le Flux Informationnel Total (FIT), rapporté au coût global (ce que coûte l'information qui circule dans l'entreprise) permettra d'obtenir le coût informationnel moyen (CIM), de dessiner ou de cartographier les flux d'information et de dire comment l'information circule entre la " mémoire " de l'I.E et les différentes entités et services de l'entreprise par exemple, etc. . Ce travail permettra de chiffrer le coût du savoir informationnel produit par l'intelligence économique de l'entreprise, de le comparer à une intelligence économ ique totalement ou partiellement " externalisée ", de mesurer l'évolution de la production et le " retour sur investissement " , etc . D'autres types de recensements sont possibles, comme celui ô combien intéressant de savoir quelle est la propension à la rétention d'information dans l'entreprise ou ce que représente le " coût de l'ignorance " !...
Pour finir, quelques conseils et informations pratiques : - Mener un audit de l'IE touche au coeur même de l'entreprise. Un certain nombre de principes de sécurité sont donc à prendre pour l'entreprise qui ouvre ses portes. Par exemple, l'engagement de " confidentialité " ou de " secret " auprès des auditeurs doit s'étendre sur une période de 5 à 10 ans. - Les équipes de consultants participant à l'audit peuvent être mixtes (interne et externe à l'entreprise). Ceci pour allier vision extérieure et bonne connaissance de l'entreprise. - Au niveau des durées, un audit peut durer de 3 à 6 mois. La mise en place d'une authentique intelligence économique est d'environ un an avant d'en recueillir les fruits. - D'après M. Possin, à titre d'exemple, on peut envisager une équipe de trois consultants pour effectuer un audit dans une entreprise de 500 à 1000 employés. Sachant qu'au final c'est 150 à 180 personnes qui seront rencontrées et interviewées. - La première étape de l'audit est de lancer " un questionnaire de motivation " pour détecter ceux qui veulent se prêter à l'exercice. Par la suite, l'audit se développera entité par entité (service, département, R&D, veilles spécifiques, ateliers, etc...). En conclusion, nos interlocuteurs nous présentent le référentiel de l'IE, auquel M. Besson a participé, et qu'ils nous engagent à consulter ( contact sur le site de l'AFDIE www.afdie.com ). Conclusion Rares sont ceux qui, comme MM. Besson et Possin, ont une telle expérience dans l'audit. Basé sur leurs pratiques d'auditeurs de la police nationale, et des services de renseignements de leur ministère, ils ont su construire, puis transférer au monde de l'entreprise des méthodes qui ont fait leur preuve. Ils ont su aussi proposer, transcrire et communiquer leur méthode et leur expérience dans leur ouvrage sur " L'Audit d'intelligence économique ". et comment " mettre en place et optimiser un dispositif coordonné d'intelligence collective ". De plus, l'originalité des propos de MM. Possin et Besson tient dans l'importance mis sur le travail de questionnement et de réflexion, essentiel dans l'entreprise : il faut prendre conscience que l'on ignore des choses ! Il faut savoir se remettre en question ! Il faut savoir chercher, creuser, pour se poser les bonnes questions... Cela ne vient pas tout seul ! Poser de bonnes questions est un exercice difficile. Car cela touche en profondeur à la raison d'être des organisations, d'ailleurs C. Levi Straus ne s'y trompe pas lorsqu'il écrit : " le savant n'est pas l'homme qui fournit les vraies réponses, c'est celui qui pose les vraies questions ". Et l'on ne peux s'empêcher d'y trouver une portée philosophique, puisque l'on peut y voir la transposition à l'entreprise du questionnement de soi " que-sais-je " ? Que sait l'entreprise, que veut elle savoir et dans quel but ? si ce n'est d'assurer sa propre pérennité !...
Jérôme Bondu Responsable du Club Intelligence Economique et Stratégique de l'IAE. Pour plus d'informations, consultez notre site internet : http://www.aaeiae-paris.asso.fr/clubIntelligenceEconomique.html haut de page
------------ Notes : (1) IGPN : Inspection Générale de la Police nationale. (2) IHESI : Institut des Hautes Etudes de la Sécurité Intérieure. (3) IE : Intelligence Economique. (4) Sur la question des réseaux, on trouvera des informations très intéressantes dans le compte rendu de la conférence de M. Daniel Rouach, au Club IES, et intitulée " Gestion des Réseaux humains ". Disponible sur http://groups.yahoo.com/group/aaeiae-ie pour les membres du Club IES. (5) De même on pourra consulter le compte rendu de la conférence de MM. Marcon et Moinet donnée lors du séminaire de SCIP-France du 9 octobre 2001, et ayant pour thème " Intelligence relationnelle : la stratégie des réseaux humains ". Disponible sur http://groups.yahoo.com/group/aaeiae-ie pour les membres du Club IES. | | ACTUPRO (D.R/MP) Corruption-Risque pays Corée du Sud : déclaration de guerre à la corruption Des associations de citoyens animent une campagne contre la corruption. Elles ont commencé par publier une liste noire de candidats aux élections d'avril 2000. Mais la vieille garde des partis bloque les réformes Glenn Manarin, journaliste à Séoul
Si l'on en croit un vieux dicton sud-coréen, lorsqu'un homme accède à de hautes fonctions politiques, la fortune de sa famille est assurée pendant trois générations. Pourtant, avec l'apprentissage de la démocratie, les Coréens prennent conscience de leur pouvoir d'intervention dans la vie publique. Il ne tient qu'à eux d'écarter les hommes politiques corrompus. A condition de s'unir. En ce sens, les élections législatives du mois d'avril 2000 ont marqué un tournant historique. Le 10 janvier, la Coalition des citoyens pour la justice économique, une ONG, publiait une liste de 167 candidats "indésirables". Cette liste noire regroupait des politiciens "corrompus" et opposés à la mise en place d'un dispositif anti-corruption, ainsi que d'autres, qui avaient violé la loi électorale. Dans les jours qui suivirent, 470 associations civiques se sont regroupées pour former un front uni, l'Alliance des citoyens pour les élections générales 2000 (CAGE). Aussitôt, cette coordination ajoutait 47 noms à la liste noire et menaçait de lancer des campagnes contre les hommes politiques sur la sellette si leurs partis refusaient de les remplacer par d'autres candidats. La réponse, sans surprise, ne s'est pas fait attendre. L'Alliance, ont accusé les partis, se livrait à du "terrorisme politique". Ils invoquaient la loi électorale interdisant aux groupes non politiques, à l'exception des syndicats, de participer à une campagne électorale. Mais sous la pression des électeurs - dont 80% ont déclaré ne pas avoir l'intention de voter pour les candidats sur liste noire -, le président Kim Dae-jung et l'Assemblée nationale ont été contraints d'amender la loi électorale pour autoriser la campagne de l'Alliance. haut de page Une liste "de rejet" de 86 noms, dont 22 "cibles prioritaires" Cette décision a porté un coup fatal aux politiciens corrompus. Devant la menace des campagnes de citoyens, les partis ont fait un tri parmi leurs candidats et ont souvent choisi de miser sur des jeunes. Mais certaines candidatures de personnalités figurant sur la liste noire ont été maintenues. L'Alliance des citoyens a riposté en établissant une nouvelle liste, cette fois dite "de rejet", où figuraient 86 noms dont 22 "cibles prioritaires" - des vieux ténors de la politique pour la plupart. L'Alliance a alors organisé des manifestations, des pétitions, des campagnes par téléphone et par courrier électronique. Elle a également créé des sites Web destinés aux jeunes électeurs, avec l'appui de stars de cinéma et de vedettes de la télévision et de la musique. Dans les jours précédant les élections, ces sites ont enregistré près d'un million de visiteurs. Le 14 avril, les Coréens ont ainsi découvert une scène politique régénérée. Les électeurs avaient sanctionné 70% des candidats sur liste noire et élu uniquement sept des 22 "cibles prioritaires"; 80% des membres de la nouvelle assemblée étaient de jeunes juristes (âgés de 30 à 50 ans) élus pour la première ou la seconde fois. Ces élections ont ainsi marqué l'émergence d'une société civile décidée à débarrasser le pays des politiciens véreux. Ce mouvement est l'héritier d'un long processus démocratique qui a culminé en 1987, lorsque les classes moyennes et les ouvriers se sont alliés aux étudiants pour obliger le président Chun Doo-hwan à organiser des élections dignes de ce nom. "La lutte anti-corruption prend la relève du combat pour la démocratie des décennies précédentes, explique Kim Geo-sung du Réseau anti-corruption coréen. Ce n'était pas possible avant, car nous [la société civile] n'avions pas suffisamment de poids pour organiser ce type d'activités." Dans un pays habitué à voir les affaires de pots-de-vin et de trafics d'influence s'étaler à la une des journaux, la mobilisation n'aurait pas pris une telle ampleur sans la crise financière de 1997, largement due à la collusion entre le gouvernement, les conglomérats industriels (chaebol) et les banques, selon de nombreux analystes. "La crise est à mettre au compte des politiciens qui tiraient les ficelles du système économique", souligne l'universitaire Kim Young-rae. En juillet 2000, un rapport de l'Institut coréen d'études économiques soutenait que la corruption avait entraîné une diminution de 1,5% de la croissance nationale. "Nous avons décidé de profiter des élections de cette année pour sortir du cercle vicieux qui conduisait à réélire des candidats corrompus", explique Woo Pil-ho, coordinateur du mouvement Solidarité populaire pour une démocratie participative. Reste qu'après le scrutin, plusieurs leaders associatifs ont été impliqués dans des affaires. Un représentant de l'Alliance des citoyens qui avait accepté un pot-de-vin d'un candidat a même été arrêté. Le système permet encore de perpétuer la corruption. Quant aux jeunes députés élus qui ont voulu accélérer le rythme des réformes anti-corruption, ils se sont heurtés à la vieille garde de leur parti. Ainsi, malgré le soutien du président Kim Dae-jung (qui vient de décréter la "guerre" à la corruption), le projet de réforme de la loi électorale n'a pas pu être voté car la nouvelle assemblée, où aucune majorité claire ne se dégage, est restée paralysée pendant une grande partie de l'année. "Nous devons changer le système et les mentalités, insiste Kim Geo-sung, du Réseau anti-corruption coréen. Pour l'heure, le système permet encore de perpétuer la corruption. Et si vous tirez la sonnette d'alarme, vous risquez d'être mis au ban de la société." Cependant, forts de leur succès à l'occasion des élections, les principaux mouvements de citoyens ont fondé une organisation permanente: l'Alliance de solidarité sociale et civique coréenne. Ils réclament que de nouvelles lois obligent les partis politiques à tenir une comptabilité transparente et à disposer de structures démocratiques, en particulier pour les investitures. Ils revendiquent également que les citoyens aient davantage les moyens de contrôler leurs élus. Aujourd'hui, toute l'Asie a les yeux tournés vers la Corée du Sud, cette jeune démocratie qui est aussi l'un des pays les plus développés du continent. "Les ONG coréennes ne demandent pas mieux que de servir de modèles, conclut Kim Geo-sung. D'autres pays pourraient nous emboîter le pas, mais à condition que leur société civile ait un poids suffisant." (source Le courrier de l'Unesco Dec 2000)
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